J’ai décidé de devenir artiste
Niveau de difficulté : [icon name=”exclamation-triangle” class=”” unprefixed_class=””][icon name=”exclamation-triangle” class=”” unprefixed_class=””][icon name=”exclamation-triangle” class=”” unprefixed_class=””][icon name=”exclamation-triangle” class=”” unprefixed_class=””][icon name=”exclamation-triangle” class=”” unprefixed_class=””]
Je suis d’origine Vietnamienne et à l’époque les seuls objectifs pour les parents étaient de s’intégrer et de donner une bonne éducation à leurs enfants dans le but qu’ils aient plus tard un bon job. Cela voulait dire que les loisirs n’existaient pas et que la valeur travail était la seule porte de sortie possible. Tous les parents rêvaient d’enfants médecins, dentistes, avocats, ingénieurs. Même des métiers aussi nobles que commerçants ou chefs d’entreprise ne trouvaient pas grâce à leurs yeux.
Aussi avions nous une pressions permanente au dessus de nos têtes. Et nous ne rêvions que de télévision, de cinéma, de grands espaces, de musique, de filles. Le Bac était notre bête noire, le diplôme à obtenir à tout prix sinon pas d’avenir, nous serions “éboueurs” nous matraquaient nos parents…. La suprême punition que de se trouver habillé plus tard en vert, sillonnant derrière des camions crasseux, les rues de la ville sous les regards des passants compatissants.
Un jour mon père fit l’erreur de sa vie il offrit une guitare d’occasion à mon frère qui s’empressa de me transmettre le virus de la musique. A l’époque d’Eric Clapton, Jimmy Hendrix, Jimmy Page, Ritchie Blackmore les guitares sonnaient comme des olifants nous attirant vers le rock et le métal. Des groupes mythiques comme les Stones, les Beatles, les Ten years After attisaient notre désir de créer des groupes afin d’égaler nos aînés. Des noms de guitares prestigieuses envahissaient nos nuits, Gibson, Fender, Rickenbaker et nous transportaient sur des scènes minuscules devant un public conquis d’avance, un public de copains/ spectacteurs/fans.
Mon père regretta sa lourde erreur: ” artiste et pourquoi pas voyou” me serinait t-il. En ce qui me concernait, je “bachottais” malgré la pression familiale, mon désir était de monter sur scène. Après avoir obtenu mon bac avec difficulté et passé 2 à 3 ans à la faculté, je passai un concours afin de de rentrer dans la fonction publique. Chanceux je l’obtins. Mon père était très fier car cela garantissait un travail à vie, un travail fort considéré” à l’époque”. J’enseignais aux officiers supérieurs un “Truc” qui s’appelait “la gestion automatisée” qu’on appellerait aujourd’hui les prémices de l’informatique. Un sujet que je ne maîtrisais absolument pas et que j’enseignais sous les bravos de tous ces aimables militaires qui pensaient que je sortais de polytechnique. Je m’aperçus à cet instant que j’excellais comme comédien.
Au bout de 2 ans d’angoisse existentielle auprès de collègues plus ou moins dépressifs et avant de tomber moi- même dans cet état de grand abattement, je pris une disponibilité afin de me lancer dans le spectacle et devenir enfin artiste. Un chemin de croix aidé par une foi inébranlable et la passion de la création. C’est seulement 20 ans plus tard que je pus enfin en vivre correctement.
Un choix difficile, un chemin parsemé d’embûches, de déconvenues, mais un chemin de plaisir et de réelle joie. Si c’était à recommencer je le ferais sans hésitation avec l’expérience en plus ce qui me permettrait de gagner du temps. Je suis allé jusqu’au bout de mes rêves. Aujourd’hui je suis musicien, comédiens.
Commentaire: bravo un parcours où le courage, la ténacité et la passion deviennent des éléments importants. A ne pas conseiller à des “tièdes”.