Comment changer sa vie: naviguer et découvrir le Cap vert
Niveau de difficulté : [icon name=”exclamation-triangle” class=”” unprefixed_class=””][icon name=”exclamation-triangle” class=”” unprefixed_class=””][icon name=”exclamation-triangle” class=”” unprefixed_class=””][icon name=”exclamation-triangle” class=”” unprefixed_class=””][icon name=”exclamation-triangle” class=”” unprefixed_class=””]
Détails
FICHE RESUME DU PROJET
Titre du Projet :
La route des Mouettes à la rencontre de la population rurale du Cap Vert, en voilier………
Porteurs du Projet :
BLOSSEVILLE Rémy et LEVOEN Nathalie……………………………..
Résumé du projet :
Faire un voyage en bateau, de fin octobre 2007 à septembre 2008, entre le Portugal et le Cap Vert et séjourner pendant plus de six mois, en navigant d’île en île sur l’Archipel du Cap Vert et en allant dans les terres pour créer du lien avec la population rurale.
Domaines d’intervention :
Agriculture et artisanat……………………………………………………………………………..
Localisation :
Cap Vert :
Archipel le plus au sud de la Macaronésie, qui comprend aussi les Açores, Madère, et les îles Canaries, situé dans l’océan atlantique, à 500 km des côtes sénégalaises, le Cap Vert est constitué de dix îles dont neuf sont habitées. Ce sont des îles volcaniques dont le point culminant est le volcan Fogo (2829 m).
Situé dans la partie septentrionale de la zone sahélienne, le Cap Vert présente un climat tropical sec qui peut parfois être atténué par les vents et l’altitude. La tempérture moyenne est de 24 °C avec de faible amplitude thermique au cours de l’année. Les précipitations sont faibles et irrégulières. Elles sont largement corrélées au relief. Les précipitations ne dépassent pas 300 mm sur les 65% des terres situées à moins de 400 m d’altitude. Les zones d’altitudes faiblement exposées aux vents peuvent bénéficier d’une précipitation annuelle supérieure à 700 mm. Ces indicateurs pluviométriques sont à relativiser : les pluies s’échelonnent sur 15 à 25 jours en zones arides et semi arides et sur 45-55 jours en zones sub-humides et humides, soit généralement moins d’un cycle agricole. La saison des pluies dure quatre mois (juillet à fin octobre).
Description :
Le projet porte sur un voyage à bord du voilier « La Route des Mouettes », un dériveur intégral Trisbal 34 (10,60 mètres), sur l’archipel du Cap Vert entre Novembre 2007 et Septembre 2008.
Le Cap-Vert est constitué de dix îles dont neuf habitées et de treize îlots d’une superficie globale de 4 034 km2. Cet ensemble est traditionnellement divisé en deux groupes :
Les îles au vent Barlavento : Santo Antão ( 779 km2), São Vicente ( 227 km2), São Nicolau ( 343 km2), Santa Luzia ( 45 km2), Sal ( 216 km2) et Boa Vista ( 620 km2). Elles sont situées au nord de l’archipel.
Les îles sous le vent Sotavento : Brava ( 67 km2), Fogo ( 476 km2), Santiago ( 991 km2) et Maio ( 269 km2). Elles sont les plus méridionales.
Caractérisé par un climat tropical sec qui peut parfois être atténué par les vents et l’altitude, l’archipel possède de faibles ressources hydriques. De plus, les îles du Cap-Vert n’ont pas suffisamment de terres arables (10 % de la superficie totale). De ce fait, le Cap-Vert est confronté à un déficit alimentaire structurel. L’ensemble de la production agricole et halieutique ne dépasse guère 15% des besoins nutritionnels du pays. La politique environnementale constitue un enjeu majeur dans la perspective du changement de statut du Cap-Vert qui passera, en 2008, de la catégorie des Pays Moins Avancé à celle de Pays à Développement Moyen.
En 2005, l’archipel avait une densité de 111 habitants au km2. Le taux de croissance démographique est estimé à 2,3% par an. La population capverdienne est en transition démographique depuis les années 1980. Pourtant, l’amélioration de l’espérance de vie ne s’est pas encore traduite par un vieillissement marqué de la population. Les jeunes de moins de 15 ans représentent (en 2002) 40,62% de la population contre 45% en 1990 et les plus de 65 ans sont désormais 6,25 % de la population.
En dépit d’une forte croissance économique et de bons indicateurs macroéconomiques, l’augmentation de la pauvreté relative indique un accroissement des inégalités. Les inégalités se sont aggravées entre les populations rurales et urbaines, entre les îles à vocation touristique et celles à dominance agricole. Le coefficient de GINI qui traduit l’ampleur des inégalités dans la distribution des revenus, est passé de 0,43 en 1989 à 0,59 en 2002. La pauvreté s’étend dans le milieu rural. Elle y est passée de 46% en 1989 à 51,1% en 2002.
Quelle semaine !
Samedi 08 Mars : la notion du temps ne nous est pas revenue…
Nous allons partir de Tarrafal, demain. Nous voulons retourner sur l’île de SAL en Fin de semaine : Annie et André, la mère de Nathalie et son beau-père, viennent nous rejoindre lundi 17 pour découvrir le Cap Vert, durant trois semaines. Nous avons deux options en fonction du vent :
– Si le vent est Est-NordEst, ce qui devrait être le cas : cap 103°, pour l’île de BOVISTA, port de Sal Rei (91 M, soit environ 18h de navigation au pré), puis l’île de SAL (21 M jusqu’à Santa Maria ou 36 M jusqu’à Palmera, cap 355°, sûrement au moteur car nous aurons le vent dans le nez !).
– Si c’est du Nord-NordEst, plutôt adonnant, nous tentons de rejoindre l’île de SAL, à Santa Maria (85 M, cap 103°, puis Palmera.
Ce matin, nous sommes allés à la police maritime pour récupérer les papiers du bateau.Le policier nous demande « Depuis quand êtes vous ici ? » « Ben, depuis… » Nous nous regardons avec Rémy : deux jours ou une semaine ou un mois ??? Nous ne savons plus. La semaine a été bien remplie, si riche et variée…
Douche (ça fait un bien fou !), corvée d’eau (2 X 20 L et encore 2x20L demain) ce matin. Rémy s’occupe du ravitaillement en eau minérale (2 packs), jerrican d’essence et quelques courses, pendant que Nathalie rédige notre journal de Bord.
Le matin et le soir, nous avons de nouveaux passagers.
Oui, en plus de Gratte Mi et Gratte Na qui sont revenues depuis hier d’un périple qu’elles n’ont pas encore réussi à nous raconter. Elles ronflent, elles ont l’air de récupérer d’une drôle d’aventure… Nous vous tenons au courant. Quant à nos passagers, c’est le taud vert de La Route des Mouettes qui les attire. « Tiens ! Brrzzzz ! Un arbre au milieu de l’eau ! » Ca bourdonne en faisant du sur-place dès le lever du jour, ça s’arrête dans la journée, pour reprendre en fin de journée jusqu’au coucher du soleil. Nous avons croisé nos passagers à terre, dans un bel acacia, en train de se repaitre de pollen. Nous nous sommes renseignés, il s’agit de mouches mellifères, inoffensives. Nathalie, allergique aux piqûres d’insectes est rassurée. Quelques coups de tapette du capitaine quand elles sont trop bruyantes, les éloignent facilement.
Sinon, ce matin encore une magnifique plongée en apnée.
Centaines de poissons de toutes formes et couleurs, dont nous ignorons pour la plupart le nom : des noir et bleu électriques (rayés ou à pois ou seulement les yeux surlignés) ; des gris avec du vert, jaune, orange ; des oranges avec des bandes et les yeux jaunes ; poissons coffres ; petites murènes ; sorte d’orphis de 40 cm… Toujours pas de poisson au bout du fusil, Rémy est trop sentimental avec les poissons et surtout pas assez lesté pour se stabilisé au fond ! Nous avons découvert un gouffre de 2,5 m de diamètre qu’il aurait été intéressant d’explorer avec les bouteilles. Heureusement les jeunes pêcheurs pensent à venir (à la rame) nous vendre des « Papa Goye », des Garoupas… à 300 esc./kg (si si 3 €/kg), auxquels nous joignons quelques bonbons, gâteaux qui illuminent le visage de ces petits courageux. Grillés, en matelote, en accras, en paëlla… nous mangeons du poisson tous les jours, seule la manière de cuisiner et d’épicer varie !
Alors voici ce qui nous est arrivé cette semaine que nous pourrions résumer :
A la découverte d’une plante aux vertus oubliées, fanions de l’amitié et dégustation de canne à sucre.
A la découverte d’une plante aux vertus oubliées, la Jatropha.
Nous étions passés la veille pour discuter avec le responsable du Parc Monte Gordo. Nous voulions en savoir plus sur leur projet de filets dans les nuages pour récupérer l’eau de pluie, connaitre la technique. Ce n’est pas si simple à mettre en place pour 4 L d’eau par mètre carré de filet récoltés par jour : l’implantation est délicate pour ne pas perturber le cycle habituel de l’eau et assécher des zones actuellement végétalisées. Un test sur une petite aire est prévu. Autre projet de lutte contre l’érosion : multiplier et replanter des plantes endémiques. Nous en venant à parler de nos rencontres, expériences respectives dans le domaine de l’agriculture, de l’environnement.
Au cours de la discussion, je demande « est-ce qu’il y a des pieds de “Jatropha” ici. Apparemment de nombreuses îles en produisaient à une époque. Ce matin a RFI, suite aux grèves au Burkina Fasso des agriculteurs qui croulent sous le poids du pétrole et ne peuvent plus acheter du carburant pour faire tourner les motopompes, donc regardent leurs champs dépérir, même chose au Cameroun, Sénégal, le journaliste a ainsi fait allusion au manque de projets « Jatropha ». » Le technicien du Parc ne connait pas cette plante. «Nous la connaissons seulement de nom depuis la semaine dernière, suite à nos échanges avec Francesca Fortes du MAA de Sao Vincente. Cet arbre, plus précisément, produit des graines oléagineuses dont l’huile est un excellent combustible (1500 L/ha contre moins de 500 L/ha pour du colza)» ajoutons-nous. L’attention du technicien est vive. Il va voir ses collègues et demande à deux jeunes capverdiens en formation pour être guide de montagne. « Le nom usuel est Purgeira Curcas » précisons-nous. Un jeune fait signe de la tête en corrigeant ma prononciation erronée. « Il peut vous emmener demain matin en voir. C’est de l’autre côté du versant, vous pouvez en même temps voir un site géologique exceptionnel. »
Le rendez-vous est pris, nous décidons pour finir notre journée d’aller jusqu’à Ribeira à pied « tu sais le petit chemin qui descend raide à la sortie du village » me dit Rémy. Nous achetons une bouteille d’eau pour tenir sous cette fournaise à la Merceria de Cachaço. La jeune fille qui nous sert a l’air de vouloir nous parler : « Habla Frances ?» «Nao, ingles. » « I speak English ». Elle nous tend une feuille posée sur le comptoir, à côté d’un gros dico. Elle est en train de faire un exercice. Elle me montre ce qui est écrit : My name is… Je lis. Elle me demande si c’est bon. “It’s ok !” Je reprends alors son texte et l’adapte pour me présenter à mon tour. Heureux de cette rencontre imprévue, nous descendons le vieux chemin, trébuchant sur les pavés, vers Ribeira.
Des écoliers nous doublent, eux dévalent en trombe… chaussés de tongues ! Nous croiserons aussi des femmes, avec un bidon de 20 l d’eau sur la tête, remontant vers leur maison…
Nous n’arrivons pas à nous représenter l’impact que cette quête de l’eau a dans leur vie de tous les jours. Tous les capverdiens sont toujours bien habillés, propres… comment font-ils pour vivre avec si peu d’eau ??? Quels choix ont-ils opérés ?
Le lendemain, Florien notre guide nous accompagne donc en excursion « Jatropha ».
Le versant vers la Ribeira de Faja (Nord).
Nous découvrons une autre vallée avec le village d’Hortelao.
Une chaleur torride nous accable dans ce paysage lunaire. Les habitants replantent des Aloès Vera pour retenir le sol très friable, constitué de couches successives de lave, lors de l’éruption du Monte Gordo, il y plusieurs centaines d’années.
« Au milieu de rien » pourrait-on dire, car plus rien ne pousse : Purgeira Curcas tient bon. Ses capacités de résistance à la sécheresse sont étonnantes. De nouvelles feuilles bourgeonnent même.
Purgeira Curcas
Florien nous explique que les capverdiens utilisent Purgeira pour soigner des maux de ventre, mais aussi faire du savon guérissant les problèmes de peau. Il existe un site très intéressant pour mieux connaître Jotropha, dont nous allons entendre parler dans l’avenir et qui permettra aux pays du Sahel d’être autonomes en carburant. Je vous mets un extrait dans la partie AGROECOLOGIE du blog.
C’est le « printemps » depuis peu, nous avions remarqué à notre retour de Mindelo que la ville de Tarrafal était plus verte ! Non, ce n’est pas une blague, ni l’effet de la pluie. Nous n’y avons pas cru au départ et nous sommes renseignés. « Oui, les arbres bourgeonnent »
Nous arrivons dans un endroit vraiment époustouflant : les couches de lave ont été malaxées, travaillées par des glissements ou plissements de terrain… ? Une gamme inimaginable de couleurs s’offre à nous.
Les habitants d’Hortolao replantent des aloés verra pour lutter contre l’érosion. Seule plante à survivre dans cette aridité.
Nous aurions bien prolongé notre balade, mais nous devons être à 15H à Tarrafal pour faire les fanions avec les lycéens. Retour en aluguer, plein de lycéens. Arrivés à Tarrafal, à notre étonnement, certains disent au chauffeur de nous déposer au lycée. Ils devaient être au courant de notre démarche. « Nao, o porto ». Je leur fait comprendre que le rendez-vous est à 15H. Certains demandent s’ils peuvent venir dessiner. Je leur réponds de voir avec Tatiana. Un petit bain de mer suivi d’une douche nous fait le plus grand bien !
Puis, en route pour notre grand pavois….
La nuit sera bonne !
Fanions de l’amitié
Nous étions revenus à Tarrafal dans l’objectif de concrétiser l’échange entre le collège de Saint Nicolas d’Aliermont et le lycée de Tarrafal. Mais, Tatiana, professeur de français, n’a pas reçu le soutien de sa direction, voire plutôt des bâtons dans les roues. Il a donc fallu encore quelques allers et retours au lycée. Mardi soir nous pensions que tout tombait à l’eau, car chaque jour le rendez-vous avec les élèves se décalait. Il faut dire que les huit élèves apprenant le français et retenus par Tatiana pour décorer les fanions sont de différentes classes. La directrice devait faire le nécessaire pour les regrouper durant deux heures. Tatiana a tenu bon et accepté de venir durant son jour de congés, jeudi. « Seul jour où la bibliothèque peut nous accueillir pour dessiner ».
Des dessins avaient été préparés sur des feuilles de papier. Ils étaient très fournis en détails. « Peut-être trop » pensions-nous, mais nous ne savions pas la facilité et la précision qu’ont les jeunes capverdiens pour dessiner à main levée.
Ils choisissent des couleurs légèrement cassées, mais créant une harmonie dans l’ensemble du dessin.
Le résultat est magnifique : Nédir a voulu parler de la sécheresse, symbolisée par la chute des feuilles…
Scènes de la vie à Tarrafal : le père pêcheur, la mère porte le poisson et garde les enfants. Merci Stéphanie.
En plus des fanions, des jeunes filles ont donné des poèmes, des recettes de cuisine…
Merci à toutes et tous, nous prendrons soin de vos cadeaux jusqu’à notre retour en France.
La Route des Mouettes est maintenant décorée d’un pavois franco-capverdien.
Dégustation de canne à sucre !
Nous avions rendez-vous à la délégation du Ministère de l’Agriculture et de l’Environnement, à Vila Ribeira Brava à 8H, vendredi.
Levés à 6H, nous sommes devant Shell à 7h pour prendre le premier aluguer pour Ribeira Brava. Difficultés pour le remplir. Après plusieurs tours et détours en ville, des grand-mères au verbe toujours allègre et enjoué s’installent peu à peu à bord, chargées de poissons (et de leurs odeurs difficiles à supporter après le petit déj.), de cartons, de cabas… Nous partons enfin. Les travaux de construction de la route avancent vite. Ce serpent de bitume dans le désert de cailloux donne aux chauffeurs envie de rouler plus vite, attention aux virages ! Ouf !
Ilidio, technicien agricole spécialisé dans le goutte à goutte, nous accueille. Il a étudié à Cuba et parle seulement le portugais et l’espagnol. Il nous propose d’attendre Daniel, un autre technicien agricole spécialisé en production animale, qui parle un peu français. Ce dernier a une réunion qui doit finir à 10h30… Nous attendrons jusque midi, heureusement nous avions un peu de lecture et avec Ilidio, nous échangeons en franco-créolo-portugais sur nos métiers de conseillers agricoles. Des chants d’enfants envahissent le bâtiment du ministère de l’agriculture : « Agua é a vida !… » Sont-ils là pour mettre du poids à la réunion organisée pour le programme MILLENIUM dont nous parlerons plus loin ou est-ce une action de sensibilisation des enfants au respect de l’eau… Nous n’osons pas demander !
Il me donne la liste des produits phytosanitaires homologués au Cap Vert où je trouve de nombreux produits que nous n’utilisons plus, surtout des insecticides. Il me remet aussi le guide technique des productions horticoles et maraichères. J’y trouve des conseils calqués sur nos pratiques de pays riches : engrais 15-5-20, produits phytos, semences F1 (hybrides, dont le paysan ne peut pas ressemer une partie de sa récolte)… Je me demande comment ils vont pouvoir tenir avec un pétrole à plus de 100 $/baril !??? Leur autonomie alimentaire est construite sur une autre dépendance : celles des intrants. C’est mieux pour la conscience : on ne peut rien contre la montée du pétrole.
Ilidio et Daniel nous emmènent à Faja, la vallée où les français ont réalisé un tunnel pour laisser l’eau captive des roches s’écouler par gravité (voir notre dernier séjour à Sao Nicolau). Un périmètre irrigué de 45 hectares a ainsi vu le jour. Accompagnés de ces techniciens, les paysans nous réservent le meilleur accueil, se laissent volontiers photographier. Ilidio et Daniel nous explique leur métier : formations, accompagnement technique pour l’irrigation, les traitements phytosanitaires ou prophylactiques, montage de projets avec la coopération internationale… des collègues au milieu de l’Antlantique.
Réservoir de 300 m3 financé par la coopération française, alimentant 15 ha.
Ilidio nous montre l’ancien système d’irrigation en levadas qui gaspillait l’eau. Le goutte à goutte est financé par l’état sur une petite surface de certaines exploitations. « Il faut que l’agriculteur s’engage à y produire des légumes et pas de la canne à sucre, pour le Grogue ». Mais, nous voyons quelques parcelles où les paysans passent outre, ce qui semble énerver les techniciens. Les tuyaux sont percés tous les vingt ou les trente centimètres.
Un agriculteur-propriétaire nous offre du manioc.
« Son sol est très argileux. C’est difficile à travailler. Les rendements sont faibles dans ce type de sol : 5 kg au lieu de 10 à 15 par pied.» nous précise Ilidio. D’ailleurs des ouvriers peinent à bêcher.
Je retrouve la terre de la Woëvre meusienne que nos hivers sous l’action du gel et du dégel permettent d’éclater. Ici, j’ajouterais du sable pour alléger, vu les petites surfaces et l’abondance du sable à proximité ! L’agriculteur nous interpelle : « j’arrive à produire 14 kg par pied ! Ici !» dit-il fièrement, nous montrant le sol crevassé. Nous saluons tous sa prouesse technique. Il accepte avec dignité, son corps semble se détendre, le doute dissipé. Nous sourions avec Rémy, retrouvant ici au Cap Vert des attitudes physiques plus fortes que des mots, que nous connaissons bien : Rémy étant du milieu, moi par mon travail. Comme si l’agriculteur ressent, en quelques secondes en se remémorant, depuis le travail du sol au paiement de sa récolte, toute l’énergie qu’il a dû fournir … Son corps se crispe, un peu, nous invitant alors au respect de son travail. Avec pudeur, chaque paysan nous exprime ainsi la difficulté d’avoir une belle récolte.
Puis, c’est un autre qui nous offre de la canne à sucre.
Nous repartons tous les quatre avec notre bâton de plus d’un mètre cinquante de haut. Nous nous arrêtons devant une autre maison : « c’est chez une agricultrice. » Elle nous propose de nous préparer quelques morceaux de canne pour les mâcher. C’est vrai il est 13h, il commence à faire faim. « C’est la première fois que j’en mange. C’est frais et parfumé. Ca met un coup de fouet.» dis-je en mâchonnant un petit bout de quelques centimètres.
Association de maïs avec des poivrons.L’ombre du maïs évitera aux seconds d’être brûlés par le soleil.
« Ici, c’est un producteur de grogue. » Nous entrons dans une jolie cour verdoyante de plantes mises en pot : fougères, géranium… Un monsieur en fauteuil roulant nous accueille, puis arrive une femme âgée, au visage lumineux de sympathie. « Ils produisent du Grogue à Queimara ». La femme nous tend de petits verres haut de 3 cm… rempli de Grogue. Très fruité, il est nettement le plus agréable de tous ceux que nous avons goûté jusqu’à présent. Rémy finit le mien.
Le soleil semble plus chaud tout à coup ???
Nous croisons un jeune agriculteur président de l’association locale. « Il y a 22 associations dans l’île de Sao Nicolau. Les agriculteurs se regroupent pour acheter du matériel en commun, monter des projets, organiser la vente des légumes sur l’île de Sal, notamment… Lui, il est très dynamique, toujours prêt à tester de nouvelles techniques. Nous pouvons nous appuyer sur lui pour montrer aux autres. Les autres attendent souvent de voir si ça marche» précise Ilidio. « Moi aussi, heureusement que certains ont la même attitude, en France, pour pouvoir avancer… » Suis-je obligée de constater pensant à quelques visionnaires qui se reconnaitront !
Le Cap Vert est passé de Pays Moins Avancé à celui de Pays à Développement Moyen depuis le 1er janvier 2008. Sous ces appellations que nous trouvons grossière, attribuées à des pays « en voie de développement » par des « pays développés », il faut comprendre que le Cap Vert va mieux économiquement, socialement… mais peu mieux faire ! Affublé de cette étiquette, les « pays émergeants » peuvent prétendre à des aides internationales. Ainsi, un nouveau programme « MILLENIUM », pour l’agriculture, est en train de voir le jour sur les îles de Sao Nicolau, Bovista et Santiago. Je n’ai pas eu de détails très précis, à Praia j’en saurais plus je pense. Mais, Ilidio et Daniel nous montrent quelques parcelles en expérimentation.
Papayes du programme MILLENIUM, avec quelques pieds de courgette dans leur ombre : la monoculture a montré ses limites en Europe, les financeurs de projets de développement tenteraient-ils de ne pas reproduire les mêmes erreurs dans les pays « émergeants » ? Finis les techniques fonctionnant au pétrole (nb : les engrais représentent 65% de l’énergie consommée par les fermes européennes) qui vont avec ? Au système d’aspersion permettant d’économiser l’eau (point positif) sont couplés : variété à croissance rapide et bonne productivité venant de Cuba que les acariens ont déjà l’air d’adorer (donc Décis, insecticide miracle, va intervenir dans peu de temps), engrais solubles directement injectés dans le circuit, espacement d’un mètre cinquante… : pseudo culture pérenne associée à des annuelles. « Ces papayers ont six mois » précise Ilidio, au milieu d’arbres de un mètre cinquante de haut. Le soleil est généreux dans le coin !
Nous quittons nos techniciens-guides vers 16h. Echange d’adresses mail pour envoyer les photos et remerciements sincères pour tout ce temps passé, ces belles rencontres, trop brèves.
Pour finir, quelques dictons, presque philosophiques, entendus sur RFI, où les africains ne font pas que se plaindre du changement climatique et du cours du pétrole trop élevé :
« On ne piétine pas deux fois les testicules d’un aveugle ».
« Quand on sème des épines, on ne va pas sans sabots ».
Premières impressions
Déjà prés d’un mois que nous sommes au Cap Vert ! Le temps passe vite, mais parfois il faut savoir laisser le temps s’écouler pour qu’une petite flamme naisse…
Nous sommes à Sao Nicolau.
Chères lectrices et lecteurs de notre blog, nous tenons à vous avertir que vous allez dorénavant trouver autre chose sur ce blog. Jusqu’à présent, durant le voyage aller, nous avons été un peu touristes, maintenant la véritable raison d’être de notre venue au Cap Vert commence : créer du lien avec les ruraux, notamment les paysans. Donc nous aurons toujours des anecdotes exotiques (tic tic !) à vous proposer, mais nous allons aussi vous relater les rencontres, les méthodes culturales, les modes de vie des différentes îles, vallées, villages que nous croiserons.
Nous ne pouvons plus suivre le journal de bord, au jour le jour, car les connexions internet ne sont pas simples (horaires d’ouverture aléatoires, problème de ligne…) ; nous vous ferons donc plutôt un petit bilan régulier.
Merci d’être si nombreux à partager ce périple (62 inscrits à la newsletter à travers la France, mais aussi l’Afrique, Madagascar, le Portugal, les Antilles…), sachez que vos messages nous apportent du bonheur et de l’énergie pour aller plus loin dans nos démarches.
Boujour à toutes et tous.
Nathalie et Rémy
Premières impressions, première prise de recul.
Toutes les informations suivantes sont majoritairement issues de nos observations, de quelques rencontres avec des personnes parlant français ou anglais, elles vous permettront de planter un peu le décor, en attendant de pouvoir rencontrer de véritables techniciens et que notre créole cap verdien s’étoffe pour parler avec les ruraux.
– Au niveau du climat :
Comme nous avons pu vous l’écrire plus haut, nous sommes étonnés de la sécheresse qui sévit sur le Cap Vert. En fait, l’image qui est véhiculée en France (image sur dépliant, sites Internet…) est loin de la réalité, où du moins les photos doivent être prises durant la saison des pluies ou juste après.
Sortie de Tarrafal, direction Vila Ribeira.
Ribeira Seca, tel un oasis.
Nous sommes en milieu tropical sec (zone sahélienne septentrionale), à plus de quatre mois de la saison des pluies (juillet à octobre pour les zones les plus arrosées), mais déjà de grandes étendues sont dépourvues de tous végétaux. Sao Nicolau décrite comme verte et agricole est majoritairement pelée ; les seules zones vertes sont en fait irriguées, par goutte à goutte ou levadas.
– Au niveau de la gestion de l’eau :
Au Cap Vert l’eau est payante et sa distribution est réglementée par l’état. Certaines maisons ont l’eau courante, mais c’est parce qu’elles sont équipées de citerne de rétention, alimentée par le réseau quelques heures par semaine. La quête de l’eau est donc LApréoccupation de toute la population. Nous constatons que des gros moyens (gouvernement cap verdien et coopération internationale, dont la France) ont été mis en place pour approvisionner la population ou les échanges en eau :
Vis-à-vis de la population :
– plusieurs forages dans les villes et villages,
– propagande à chaque lieu de distribution pour une bonne gestion de la ressource en eau,
“Préserver l’eau et exiger sa pureté” “L’eau est la vie”… les slogans sur les fontaines incitent les cap verdiens à respecter cette ressource précieuse.
– les fontaines sont réglementées : une femme responsable fait payer l’eau prélevée (nous avons vu aussi des bons, mais pour l’instant pas d’explication du fonctionnement) ; les horaires et les jours d’ouvertures sont respectés.
Vis-à-vis des cultures :
Système de citernes en amont des champs : alimentation par canalisation (depuis un forage, distribution réglementée : volume, heure et durée d’adduction) ou alimentation par camions (l’eau est achetée soit à l’état, soit à un « grossiste »).
Citerne de rétention à Tarafal, alimentant des jardins en contre bas.
Irrigation par goutte à goutte des pommes de terre, à Cachaço.
Levadas (souvenez-vous à Madère, les petits canaux) : depuis une source souvent souterraine, une motopompe alimente un levada. Nous en avons vu à deux endroits : Ribeira Seca et Cavoeiros. Dans ces terrasses les bananiers, manguiers, papayes sont présents et donnent de beaux fruits.
Périmètre irrigué de FAJA do BAIXO : situé au nord Ouest de S. Nicolau.
« La vallée de Faja est dite fossile. Elle est ancienne, partiellement comblée par les coulée de basalte plus récentes dans lesquelles s’écoule la presque totalité des eaux de pluie qui tombent du Monte Gordo et se perdent en totalité en mer. Pour retrouver l’eau, des français ont recherché le fond de l’ancienne vallée fossile en traversant toute l’épaisseur des basaltes récents. Plutôt que le forage, les ingénieurs ont préféré le percement d’un tunnel situé dans le bas de la vallée. L’eau s’écoule par gravité jusqu’aux cultures alors que les forages auraient nécessité de pomper à grand frais 200 m de profondeur. Mise en chantier le 3 juillet 1980, la galerie de Faja a été terminée le 31 août 1986, avec une longueur de 2180 m. Le débit est d’environ 800 m3/j, contrôlé par un système de serrements et de vannes qui permet de le réguler en fonction de la recharge de la nappe de pluie. Ce débit permet l’irrigation de 30 nouveaux hectares de terre fertiles en aval immédiat de la galerie. C’est le plus grand périmètre irrigué de Sao Nicolau. » Source Cap Vert, Loin des yeux du monde, Guides olizane/découverte. (Merci encore à Isabelle de nous l’avoir laissé)
– Au niveau agricole :
– Au sud de l’île, de nombreuses terrasses abandonnées, car les précipitations sont très faibles (100 mm/an).
Seuls subsistent les murets, traces des estives passées, quand l’herbe recouvrait ces sommets.
Anciennes terrasses, au milieu sur le versant .
Habitations en ruine à proximité. Il y a moins de 40 ans tout était cultivé. Le coût de l’eau est exorbitant dans ces endroits, aucune culture n’est rentable.
Rq : je mettrais un bémol en pensant à la ferme que nous avons visité au nord de Lanzarote au Canaries : la culture d’aloès vera pourrait avoir sa place. L’aloès vera se plait naturellement ici. Ceux que nous voyons sont très rabougris, leur chair gélatineuse a presque disparue par évapotranspiration de l’eau, mais ils résistent à l’extrême sécheresse.
J’ai repéré une partie plane de plusieurs hectares, avec un fond qui semble être alimenté par des sources… En discutant avec le responsable du parc Monte Gordo, il m’a avoué que les locaux n’y croient pas… Encore un projet possible à monter avec la population ou une grosse ferme à créer, selon l’état d’esprit que l’on peut avoir !
A d’autres endroits plus en altitude (500 m), certaines terrasses sont encore entretenues, elles semblent fournir au moins une récolte (maïs généralement ou patate douce), pendant la saison humide (traces d’outils, débris végétaux récents…).
– Au centre, en altitude, et au nord :
Sans irrigation : une seule récolte maïs.
Avec irrigation : pomme de terre, patate douce majoritairement, haricots, oignons.
– Les animaux sont parqués dans des enceintes de quelques mètres carrés, faites de pierres, souvent couvertes avec des débris de tôle dans le meilleur des cas, sinon des feuilles de palmiers, bananiers si des arbres présents à proximité.
Ils sont nourris avec les rafles de maïs récoltées au fur et à mesure des besoins (taux d’humidité très bas, digestibilité ?) en stabulation ; lorsqu’ils sont en estive, nous ne voyons pas de quoi ils se nourrissent… ce qui les amènent parfois à manger des emballages divers… riches en cellulose (cartons, sacs à ciment…)! Depuis l’aluguer, de grandes herbes donnent un air vert pâle à certaines valleuses, mais nous avons pu observer qu’elles renferment un latex. Elles ne semblent donc pas comestibles.
– Au niveau de l’environnement :
De gros efforts ont été menés par la coopération luxembourgeoise pour la gestion des déchets. Un système de collecte est opérationnel. De grands paniers en fer, à plusieurs dizaine de centimètres du sol, devant les maisons, évitent que les sacs poubelles soient éventrés par les chèvres, chiens…
Parc National Monte Gordo : créé en association avec le ministère de l’Agriculture et de l’environnement et des ONG américaines, il est à la fois un site garantissant la préservation des plantes endémiques sur le « poumon » de l’île
Euphorbie Tokeyana.
Dracaena Draco
(même chose qu’à Madère, La Gomera : la forêt de conifères, les lichens… captent et retiennent l’humidité des nuages) ; mais aussi la création de micro projets : formation de guide de montagne, artisanat,…
Sylvio, jeune guide en formation, nous explique la flore du parc.
Vous cherchiez quoi faire des vieilles paires de chaussures de mémé ?
Le responsable du parc nous confirme dans nos premières impressions agricoles : la technique du compost n’est pas connue ici. Les paysans font un mélange de fumier stabulation des chèvres, vaches, cochons et de résidus de canne à sucre ou maïs (ce que les vaches n’ont pas mangé). Mais, la décomposition de la matière organique n’est pas terrible : climat trop sec, débris végétaux trop grossiers.
Ainsi, dans chaque rencontre avec des paysans, j’explique la technique que nous utilisons dans le jardin ou que nous avons vu fonctionner à Tacharane au Mali, suite aux enseignements de Pierre Rabhi. Certains écoutent attentivement, d’autres semblent dubitatifs… Est-ce que l’occasion nous sera donnée pour faire quelques planches de compost durant notre séjour ? Nous en avons fortement envie. Patience…
– Au niveau des infrastructures :
– Voies de communication : à l’île de Sal, trois axes goudronnés construits et bien entretenus reliant les principales villes de l’île. A Sao Nicolau, route en bitume en construction pour remplacer celle pavée, mais les difficultés sont grandes : pente de 15 à 20 % tout le long, dans le désert.
Ouvriers lors de la pause durant la construction de la nouvelle route.
De l’autre côté de l’île avant d’arriver à Vila Ribeira.
– Cybercafés dans toutes les villes.
– Ecoles, lycées réalisés en dur et mieux fini que les habitations locales en général.
– Commerces nombreux, avec une forte présence de chinois.
– Le port : malgré un aspect un peu désœuvré connait une bonne activité.
Nous assistons aux mouvements sur le quai :
Arrivage des bateaux de pêche locaux : maquereaux tous les matins, la principale source d’alimentation de la population. Nettoyage du poisson et salage sur le quai. Attention de ne pas laisser l’annexe dans les parages !
Sinon arrivage plus irréguliers de thons, pour l’usine de conserves.
Ferrys : un petit fait du fret et transporte quelques passagers ;
Dechargement, tri, rembarquement pour les îles suivantes.
un plus gros (tous les 15 j, venant de Sal et allant à Sao Vincente) fret, passagers plus nombreux et véhicules. Attention mal de mer garanti d’après les locaux, la coque en « fer à repasser » nous donne la même impression.
Côté plaisance cela laisse à désirer : nous ne savons jamais où laisser l’annexe, pas de place clairement identifiée à cet effet. Des jeunes locaux nous proposent leur service pour la garder, mais ne restent jamais à proximité ou lorsque nous rentrons, cinq ou six nous disent la bouche en cœur que « j’ai gardé l’annexe ! ». Il faut rester ferme dès le départ. Certains ont su nous dépanner lors de l’arrivée du ferry quand nous étions au cybercafé, nous avons su reconnaître leurs services. Maintenant, ils ne nous demandent plus rien ! Les autorités du port ou locales pourraient mettre en place une association qui formerait les jeunes (au moins à faire des nœuds corrects) et proposerait un vrai service.
– La plage de galets devant laquelle nous mouillons est un lieu de nombreuses activités :
Point d’eau où les femmes viennent laver le linge et le sécher sur les galets,
Ramassage de galets qui servent pour la construction de la nouvelle route. Des femmes font des tas à l’aide de seaux. Un camion vient les chercher, des hommes les chargent… à la pelle.
Séchage des maquereaux salés, pendant deux jours : le moyen de conservation local à défaut de frigo !
Baignade, terrain de foot pour les enfants du quartier qui se trouve à proximité.
Mais nous y avons aussi constaté une autre activité peu ragoutante : cette même plage sert de toilettes publiques. Il serait pourtant sûrement possible de prévoir des toilettes sèches pour que toutes les personnes qui travaillent, vivent et jouent à cet endroit puissent soulager leurs besoins naturels. Ce projet pourrait être commun à celui de compostage pour les jardins (cf. au dessus). Nous essayerons en temps voulu de creuser la question, si l’occasion se présente.
– Restructuration administrative en cours : deux « comicao instaladora » sur l’île, une à Tarrafal, une à Vila Ribeira Brava organisent la mise en place d’élections municipales. Elections dans quelques mois.
Les rencontres que nous avons faites à Sao Nicolau :
– John Pedro : journaliste local rencontré lors du carnaval, puis croisé à plusieurs reprises. Il parle français. Il s’occupe d’une association locale en lien avec la ville de Montpelier, pour des fournitures scolaires, des appuis médicaux.
– José Manuel : marin retraité, parlant anglais, proche des paysans. Il vit à Tarrafal, mais aime passer ses journées à Cachaço, son village d’enfance. Il nous fait découvrir les champs et rencontrer des locaux, dans ces deux endroits.
Cachaço : irrigation au goutte à goutte. Production de pomme de terre, patate douce, maïs.
Tarrafal : dans la petite zone agricole, avec irrigation goutte à goutte pour certaines parcelles.
Petite serre en filet protecteur, réalisée par des italiens. Nous n’arrivons à savoir si c’est privé ou financé par ONG.
Elevage de porcs, chèvres…
A l’ombre des épines, porcinet fait du lard !
– A Ribeira Seca, un véritable oasis : le responsable d’une « grosse » (pour ici) exploitation parle français et nous laisse découvrir les parcelles où sont cultivés des légumes (oignons, pomme de terre, patate douce, manioc, choux), canne à sucre, fruits (mangue, noix de coco, papaye, palmiers dattier).
– A Faja do Baixo, au détour d’un chemin, dans le périmètre irrigué, des paysans nous offrent une papaye à déguster sur place, une à remporter avec plusieurs bananes.
Sans commentaires !
– Au lycée de Tarrafal : rencontre avec Tatiana, professeur de français. Nous avons enclenché un contact pour l’école de Saint Nicolas d’Aliermont. Le projet de grand pavois a bien plu au directeur. Feu vert pour un échange entre les deux écoles.
Nous reviendrons à Tarrafal dans dix jours, le temps que les professeurs désignent les élèves qui pourront dessiner les fanions, mais aussi pour que les élèves préparent des recettes, des histoires… à transmettre à nos amis de Saint Nicolas d’Aliermont. Ils auront une belle surprise en rentrant de vacances.
En discutant avec Tatiana, nous avons parlé de notre souhait de nous rapprocher des paysans. Elle va prendre contact avec le bureau du Ministère de l’Agriculture et de l’Environnement (dont nous ignorions l’existence, malgré nos questionnements auprès des paysans, responsable du parc Monte Gordo) de Ribeira Brava, mais aussi avec le président de la Comisao Instaladora (responsable politique de la région de Tarafal).
Voilà, tous ces moments riches comblent nos envies de dépaysement. Le mouillage de Tarafal n’est pas très agréable, car des vents thermiques dévalent les montagnes par bourrasques certains jours ou nuits. Leurs directions sont variables à tous instants et en force (entre 15 et 25 nds). La Mouette tourne sur son mouillage, où nous avons mis deux ancres par sécurité.
Sinon, le poisson est toujours fraichement pêché et délicieux.
Il suffit d’aller devant la digue en annexe, avec un grappin, pour faire des apnées au milieu de bancs de centaines de poissons et de trouver dans les rochers des vieilles, poissons péroquets, orphis, rougets barbets…
Les contacts avec les autres équipages sont l’occasion de se faire de nouveaux amis, voici Diana et Rolf venant de… Suède. Nathalie et Diana se parlent en anglais et traduisent à leurs hommes. Ils nous ont montré leur maison bordant une forêt de plus de 100 km de large. Les castors leur coupent les arbres qu’ils débardent pour se chauffer dans un chalet en bois de couleur rouge brique.
Nous partons demain pour l’île de Santa LUZIA : île désertique, où seuls les pêcheurs locaux font escale ; les poissons n’y sont pas farouches, Rémy va pouvoir tester le fusil de chasse sous marine que je lui ai offert pour son anniversaire et moi travailler mon apnée !
Puis nous irons à Sao Vincente, à Mindelo. Nous laisserons le bateau à la marina pour prendre le ferry vers Sao Antao, où les mouillages ne sont pas sûrs.
A Sao Antao, l’île la plus verte, les randonnées sont fabuleuses et les ONG rurales nombreuses. Nous ne pourrons pas rester longtemps car laisser le bateau à la marina, dormir en pension, manger à l’extérieur va entamer notre budget.
Retour ensuite à Tarrafal pour concrétiser avec les lycéens (peut-être aussi avec les paysans), le programme que Tatiana aura concocté.
A bientôt. Portez-vous bien.
Rémy et Nathalie
Camembert, comté et carnaval !
Carnaval au Cap Vert, île de Sao Nicolau.
L’île de Sao Nicolau est connue pour le carnaval qui a lieu dans l’île principale : Vila Ribeira Brava, le deuxième carnaval du Cap Vert après Sao Vincente. Il est réputé comme plus convivial et pas encore touristique. C’est une tradition qui rassemble les gens de tous âges nous annonce le livre qu’Isabelle nous a laissé.
TARRAFAL
Pour la première année, Tarrafal fête à nouveau le carnaval. Nous profitons d’être sur place pour s’imprégner de l’ambiance, nous irons à Ribeira Brava dans la semaine.
Depuis 14 h, nous voyons passer sur la route de la plage des enfants déguisés, sautillant de joie. Vers 16h, la musique envahit les rues, telle un mille pattes qui a des soubresauts, ondulations… un flot de jeunes ados vont à la rencontre des plus petits qui les attendent à l’école. Cris de joie, mouvements rythmés, les deux groupes se mélangent, le défilé s’organise sous la houlette des professeurs. Les parents accompagnent les enfants, les rois de la fête.
La black connection de Tarafal.
Dimanche à la tombée de la nuit, un globe terrestre de 3-4 mètres de haut débouche sur la rue de la plage au milieu d’une foule chantante et dansante. Ce défilé est organisé par la paroisse, le thème est la lutte contre le sida. Le ruban rouge trône en haut du char, des messages pour inciter la population à combattre ce fléau sont écrits ou symbolisés par des dessins d’enfants, sur des cartons, au pied de la reine de la fête.
Nous avons décidé de nous joindre à la fête. Armés de nez rouges et de nos chapeaux offerts par les copains lors de la soirée de départ à Glicourt, nous nous joignons aux badauds. Nous sommes les seuls « blancs » déguisés. Les autres équipages regardent, mais ne se joignent pas à la fête. Les locaux sont surpris. En fait, les enfants nous regardent curieusement avec un petit sourire, tirant le bras de leur parent, ces derniers étonnés nous sourient largement, les enfants s’approchent alors de nous et éclatent de rire. Certains veulent tester les nez rouges et posent pour des photos. Un mouvement se crée autour de nous plein d’excitation et de joie. Nous dansons ensemble. Les grands-mères nous prennent le bras… c’est parti pour trois heures de fête inoubliable.
Le char du défilé, un message pour lutter contre le sida.
Nos nez rouges font fureur, les enfants veulent le mettre…
Rencontre avec John Pedro, un journaliste local qui a beaucoup apprécié notre déguisement et surtout que nous nous joigons à la fête. Il voulait faire un papier sur nous le lendemain.
Sao Nicolau, la traditionnelle.
Nuit en mer par pétole. Nous ne mettons pas le moteur pour ne pas arriver de nuit.
Patrick sort les plumes après les rapalas. Philippe prend l’air après un séjour un peu long en cabine et Rémy espère bien manger du poisson à midi.
Après quelques milles au bord des côtes, nous sommes étonnés, alors que les guides nous présentent Sao Nicolau comme « verte », nous ne voyons que des montagnes pelées, désertiques.
Une oasis en bord de falaises nous fait dévier notre route : Baïa do Carraçal.
Cours de matelotage, couture… le capitaine occupe ses mousses !
Fin de matinée, nous mouillons à Porto da Preguiça, ancien port principal de l’île redevenu un petit port de pêche. Dès notre arrivée, les enfants nous font de grands signes sur le petit môle. Chaleur étouffante dans le bateau.
Philippe, Catherine et Isabelle vont observer les fonds, proches de la falaise. Eau d’une limpidité exceptionnelle.
Les pêcheurs rentrent, Rémy et Philippe partent acheter du poisson. Ils reviennent avec 4 beaux Garoups, les fameux poissons rouges orangés à pois bleus… Un vrai délice pour tous. Le repas est perturbé par une houle de plus en plus amplifiée. Il faut tenir les couverts…
Nous levons l’ancre, Patrick prend la barre. Sieste, lecture… A hauteur de la pointe sud Do GUINCHO, le vent fraichit subitement passant de pétole à 45 nds, pour s’établir à 35 nds.
Attention ça va souffler !
Le sens marin de chacun a permis de ranger le taud, les affaires, rouler le génois et de caler l’annexe qui avait tendance à s’envoler. Arrivée au moteur à Tarrafal dans les rafales.
Tarrafal, port principal de l’île de Sao Nicolau.
Mouillage à côté des barques de pêche, devant des maisons colorées et au pied de falaises entaillées de deux ravins propices aux courants d’air. 25 nds.
Nous décidons de manger à terre, pas envie de cuisiner et besoin de se dégourdir les jambes après 24H en mer.
Préparatifs de carnaval au détour d’une ruelle : deux cents jeunes répètent les danses dans un préau de la paroisse ; musique et chants entrainant.
Enfin, nous trouvons le restaurant de Cécilia que nous a recommandé l’épicière du coin. Devanture fermée, il faut connaître ! Repas gastronomique. Rémy demande du « cabrito », mais « il n’y en a pluch ». Patrick réclame un peu de pain, il a droit à une petite brioche bien jaune de beurre.
Retour au bateau pour une nuit paisible.
Visite de la capitale Vila Ribeira Brava, le lendemain. Une heure de route en aluguer, route bitumée, puis piste pour contourner les travaux, et enfin route de montagne pavée plus ou moins.
Les grands mères ont du caractère au Cap Vert. Discussions animées dans l’aluguer.
Aucune place de perdue, Patrick prête ses genous…
Le paysage passe du désert à des terrasses verdoyantes, quand l’irrigation est possible. Dragonniers : arbres fossiles.
L’agence de réservation des vols est fermée, aucun horaire affiché. Nous sommes inquiets.
Au hasard des rues et grâce au cinquième sens de Nathalie, nous trouvons un petit restaurant local. Nous demandons le « prato do dia ». Le restaurateur honoré de notre présence nous fait goûter au « grogue » costaud, puis au « ponch » à base de fruits ; il nous apporte de petits gâteaux pays comme amuse gueule ; il nous met de la musique locale ; puis nous passons au ragoût de bœuf et pilons de poulet panés, accompagnés de riz et tomates vertes, salade. Après quelques pas de danse, nous repartons repus. Photos avec le patron. Grandes accolades amicales et émouvantes.
Les trois hommes apprécient la sauce du ragout de boeuf, mais pas de pain… ils prennent les tomates pour saucer !
Carnaval des enfants sur la place.
Pendant le défilé, les bureaux de l’agence de l’aéroport sont ouverts. Nous apprenons que l’avion de lundi est complet et que le seul disponible part… demain matin. L’ambiance du groupe tombe dans les tongues ! L’autre possibilité est un retour à Sal avec la Mouette, le vent dans le nez, pendant 24 h au moins.
Catherine, Patrick, Isabelle et Philippe choisissent l’option avion ce qui leur laissera encore le temps de faire une ou deux plongées, voire une partie de pêche en mer pour Patrick, ainsi que un peu de repos sur les plages de Santa Maria.
Nathalie fait connaissance avec José Manuel à la sortie de l’aluguer, qu’elle avait pris pour un paysan. Non, c’est un homme âgé qui aime bien allé tous les jours, dans la montagne, côté nord, voir les paysans. Il lui donne son numéro de portable en proposant de le suivre lors d’une de ces visites.
Rentrés au bateau, c’est déjà l’heure de refaire les paquetages. Nathalie et Rémy sont un peu désarmés, les autres résignés.
Apéro dinatoire, car les estomacs ne se sont pas remis de l’après-midi. Anecdotes de la semaine, souvenirs de plongées au club… la soirée passe vite.
Nuit agitée par les coups de vent dans la baie. Réveil à 05H30. Petit déjeuner sur le pouce. Débarquement des sacs. 06H30 notre chauffeur est au rendez-vous.
La montagne a encore un autre aspect, moins brumeuse, les couleurs sont encore plus belles. Oasis au fond d’un ravin.
Nous quittons nos amis non sans émotion. Retour vers Tarrafal où nous nous reposons pour nous remettre de toutes ces émotions : départ des équipiers, véritable imprégnation dans l’ambiance du Cap Vert et découverte de la campagne pleine de contrastes.
Nos projets vont maintenant véritablement débuter. Nous réalisons l’ampleur de ce qu’il nous reste à construire. Mélange de doutes et d’espoirs. La barrière de la langue nous apparait la plus difficile à surmonter.
Nous nous donnons quelques jours pour faire le point, le carnaval nous aidera sûrement à prendre du recul. Dès cet après-midi, les enfants défilent…
29 janvier : acclimatation de l’équipage, avitaillement.
L’ambiance sur le quai met tout le monde dans l’ambiance du Cap vert.
Après une bonne nuit réparatrice, nous décidons d’aller aux salines et Pedra do Lume. L’endroit nous avait tellement plu que nous nous faisons un plaisir d’y retourner.
Négociation des tarifs des Aluguers. Nous trouvons un jeune qui veut bien nous attendre à Espargos le temps de faire un peu de change.
Il est déjà tard, nous décidons de manger en ville, à Pedra do Lume il n’y aura rien. Nous trouvons un restaurant à l’étage de boutiques. Le service est plus long que prévu. Alors que nous avons demandé le plat du jour, nous voyons un défilé s’opérer : des cartons de poulets congelés sont remontés des réserves, puis une bouteille de gaz… Midi ne doit pas être l’heure du premier service ! Nous prévenons notre chauffeur du retard.
Des sénégalais nous tiennent la jambe pour nous faire acheter des breloques. Ils deviennent un peu agressifs quand nous déclinons leurs offres. Notre haluger arrive, nous embarquons joyeusement.
Le paysage de la saline étonne aussi notre équipe dieppoise. Nous faisons une petite marche à travers le cratère désertique, puis nous nous baignons dans la « saumure ».
Trouvaille de Rémy : les moteurs dieppois Vendeuvre sont venus jusqu’au Cap Vert, pour pomper l’eau dans la saline.
Dessalage à l’eau de mer. Masque et tuba pour observer la faune des rochers. Philippe et Catherine donnent une note de 2 sur 5 au site de plongée. Il y a quand même de jolis spécimens : poissons noirs avec tête bleue, gris avec rayures noires, vieilles et aussi des sarres avec un point noir sur la queue…
Il est l’heure de retourner à Espargos. Encore quelques courses à faire.
Repas sur la Mouette, Isabelle pique du nez ; visionnage des photos de la journée ; tout le monde est heureux et fatigué.
Rémy propose de partir demain pour l’île de Sao Nicolau, plus traditionnelle et moins touristique. Le carnaval y bat son plein en fin de semaine.
Nous n’avons pas réussi à trouver les horaires des avions entre Sao Nicolau et Sal pour le retour vers la France. Nous commencerons par cela en arrivant.
Une bonne douche, une bonne mousse, l’équipage est prêt à appareiller après le repas que le cuistot Patrick a préparé.
28 janvier : arrivée de la palanquée dieppoise.
Après négociations avec plusieurs Aluguers du village, Jorge nous attend à 22H45 devant le cybercafé. Nous ne sommes pas seuls, deux autres navigatrices au long court nous accompagnent pour récupérer leurs parents, à l’aéroport, et notre nouvel équipage : Catherine, Patrick, Isabelle et Philippe.
Difficulté pour caser les sacs et 13 personnes dans l’Aluguer de 9 places ! En faisant des couches, ça marche ; tout le monde respirait encore à l’arrivée.
Embarquement de l’équipage, dans l’annexe : trois voyages au ras de l’eau parmi les bouts d’amarrage, à la lumière de la frontale de Rémy. Pas de fesses mouillées.
Déballage des sacs, puis nous échangeons anecdotes de voyage, prévision de programme, autour d’une boite de mini barres chocolatées que nous dévorons tous comme des gamins.
Dans les bagages des dieppois, trois “Le Petit”, du comté et autres breuvages des dieux !
Nous craquons sur un bout de “clacos” avant de nous coucher. L’Aluger ça creuse !
Sao Nicolau
Chaud, chaud, chaud… Plus de 30°C à l’ombre au plus chaud.
Hier corvée d’eau : 2 heures pour approvisionner le bateau avec le jerrican de 20 L et autres grosses bouteilles de 3 à 8 L. Soit 150 litres. Heureusement, le robinet n’était pas loin !
Pour le gaz et l’essence, c’est plus loin. Le prix du gaz est dérisoire (4€/recharge au lieu de 23€ à Lorient) et l’essence 1.20 €/L.
Les légumes sont presques aussi chers qu’en France… quand il y en a ! De plus, ils sont nettement meilleurs.
Poisson frais à volonté entre 2 et 4 €/kg.
Un apperçu de l’île (la partie verte et fraiche) :
La route principale qui mène à Ribeira. Quand vous êtes en aluger, les vertèbres s’en souviennent !
Dragonnier, arbre fossile.
Quelques arbres subsistent malgré la sécheresse, preuve de la fertilité de l’île il y a moins de 40 ans.
Voilà ce que nous avons retiré de ce fantastique voyage:
« Pourquoi attendre la retraite ou de sortir d’une grave maladie ou bien encore de perdre un être cher…? » Voici la question qui m’est venue à l’esprit quand avec mon mari nous avons parlé un jour de 2007 de partir en voyage en voilier tous les deux durant plusieurs mois. La réponse paraissait évidente : il faut le faire ! Sauf que dans le quart de seconde qui suit, une vague de bonnes raisons pour ne pas le faire commence à vous submerger : perte du boulot ou rupture de carrière, maison à payer, prise de risques… Autant être franche, cet imbroglio de doutes, peurs… mélangés avec des envies de liberté, de belles rencontres, de paysages de rêve… tel un monstre à plusieurs têtes ne vous quittera pas durant toute la phase de préparation, jusqu’au jour du départ. Pire, il trouvera des alliés parmi vos proches, vos collègues… Donc si je peux me permettre un petit conseil, ne parlez pas de votre projet temps que vous ne l’avez pas un minimum mûri et que votre décision n’est pas ferme. Cette phase de « murissement » est importante, elle peut prendre plusieurs mois. Pour nous, par exemple, la destination est venue par déduction : notre contrainte de temps était de onze mois pour découvrir un pays (de préférence tropical) en voilier en y séjournant plusieurs mois. Ainsi, le Cap Vert, les musiques de Césaria Evora… serait notre destination !
Personnellement, donner du sens à ce voyage était primordial. Je n’avais pas envie de faire du tourisme, aller voir des populations sans aller à leur rencontre… Travaillant dans le milieu agricole, je souhaitais découvrir d’autres formes d’agriculture. J’ai donc proposé des piges à des magasines spécialisés. Ainsi, notre voyage s’est transformé pour moi en mission pour la revue « LaVigne » de rédiger des articles sur les vignobles des îles de Madère, des Canaries, du Cap Vert et des Açores. Nous avons aussi embarqué dans nos cales des graines de légumes anciens de l’association Kokopelli, des photos de notre petit potager… afin de créer du lien avec les populations locales tout en leur transmettant des techniques maraîchères agro-
Notre voyage a été l’occasion de formidables rencontres avec des personnes travaillant pour les ministères de l’agriculture des différents pays, des entreprises internationales de vins renommés mais aussi de simples paysans, d’autres « voileux »… Plus que les paysages de haute mer, les dauphins, les Fous de Bassan, les sommets majestueux, les plaine vertigineuses… ce sont ces sourires, ces mains serrées, ces yeux pétillants, l’accueil que l’on nous réservait, parfois une complicité proche de l’amitié… qui m’ont le plus remplie de joie , me submergent d’émotions encore aujourd’hui… et me feront repartir un jour.
Nathalie
Commentaire: pas facile, il faut savoir naviguer et en plus moi j’ai le mal de mer… Bravo un projet qui laisse rêveur! Un voyage qui a du changer bien des choses. Nous demanderons à nos “argonautes”, dans un prochain avenir leurs impression.
PARTENAIRE